samedi 30 novembre 2024

Mâle en cuir

 





Il sentait le mâle et le cuir,

Mais je n'avais pas envie de fuir.

J'espérais qui me ferait jouir,

Dans mon cul, le voir s'épanouir.




Il sentait le cuir et le mâle,

Pourtant, je voulais qu'il se régale.

J’espérais lui soutirer des râles,

Qu’il me prenne là où ça fait mal.




Il sentait le mâle et le cuir,

Même sil avait tout d'un dur à cuire,

Il savait me faire languir,

Mais vers le plaisir, je sus le conduire




Il sentait le cuir et le mâle

Mais en homme très doux et loyal,

Il m’offrit son bouquet final,

Et pour nous deux, ce fut la totale.



Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

29/11/2024

vendredi 22 novembre 2024

Naufrage


 Alors que j'errais comme un vaisseau fantôme, 

J'ai découvert sur la route de ma destinée 

Une île, perdue dans toute cette immensité, 

Où je traînais de mon mal-être les symptômes.


Ses paisibles rivages de sable chaud m'ont recueilli. 

Je n'étais alors, de moi, qu'une blafarde imitation, 

Le capitaine d'un navire sans pavillon en perdition, 

Où la mutinerie germait dans mon cœur d'insoumis. 


Mon âme attendait l'heure de son sabordage, 

D'être coulée, d'être emportée dans les abysses 

D'oublier les écueils de la vie, que cela en finisse, 

De céder à  mes sordides envies qui faisaient rage. 


Dans ses bras, d'un doux murmure, elle me berça, 

D'une marée d'amour, elle submergea mon cœur, 

D'un rayon d'espoir, elle balaya toutes mes rancœurs, 

De ses senteurs exotiques, ma douleur, l'anesthésia. 


Bientôt, je parcourrais tous ces monts et vallées, 

Pour y découvrir tous ses secrets, tous ses trésors. 

De son sein, je puisais la force de mon nouvel essor, 

Je retrouvais enfin la vie sous ces caresses alizées. 


De ces fruits défendus, j'assouvissais mes envies. 

À mes instances, elle répondait en concordance, 

Dans un déluge, offrait ses richesses à ma convenance. 

Elle manœuvrait pour me réconcilier avec la vie.
 



Sans résistance, elle se laissa intimement visiter, 

M'ouvrit son ventre généreux, sans aucune pudeur

Un noble Vendredi l'habitait, il devint mon Seigneur. 

À son cœur bien fait, j'arrimais ma nouvelle destinée. 


Soumis à tant d'amour, après tant d'errance, 

Je m'abandonnais aux saveurs du bonheur. 

De mon âme, je ne contenais plus la clameur, 

Au plaisir de vivre, je goûtais la luxuriance. 


Aujourd'hui, je ne regrette rien de ce naufrage,
 
Pas même de mon étrange destin, la mésalliance. 

Je connais cette fois les largesses de la résilience. 

Grâce à elle, j'oublie de ma naissance, les outrages.


Texte et photos (Sète) C. Bailly
Tous droits réservés
14/10/2010


vendredi 8 novembre 2024