mercredi 29 avril 2020

T'aimer à perdre la raison




 

Au creux de mon oreille, un murmure
De toi me parvient avec passion,
Rompt le silence de notre contemplation.
À tes pieds, repose enfin ton armure.


De tes lèvres sensuellement offertes,
Je vois s'échapper ces mots tant espérés.
À eux seuls, capables de rassurer, d'apaiser
Les derniers doutes de mon cœur en alerte.


Sur ta bouche, enfin, ils fleurissent,
Délicatement se posent sur mon âme.
Eux seuls suffisaient pour qu'elle se damne,
De ses tourments qu'elle se démunisse.


Je les entends, avec le ravissement qui sied
À pareille déclaration de grands sentiments.
Je bois ces paroles et trouve au même instant,
Dans l'abîme de tes yeux, de quoi me rassasier.


Ton corps, en entier, crie pour moi son amour,
Il accompagne enfin, ce divin "je t’aime".
Une larme, de mon bonheur l'emblème,
Envahit secrètement mon cœur, sans détour.


Depuis, il chante à tue-tête dans ma tête.
Il berce chaque seconde de ma vie.
Depuis, mon âme, par l'Amour asservie,
N'a plus pour unique casse-tête…

.

Que de t'aimer à perdre la raison

Photos et texte : Christian Bailly
Tous droits réservés 
09/06/2010

samedi 25 avril 2020

Je suis venu te dire



 

Je suis venu te dire… que je t'attends…
Que tout, en moi, t'attend…
Mon âme… Mon cœur… Mon corps…
Que tout, en moi, t'espère...


Je suis venu te dire… que je suis prêt …
À te recevoir, comme à te saisir,
À me donner, comme à te cueillir,
À boire tes paroles sans faillir,
À écouter ton cœur autant que ton désir,
De mes baisers, inlassablement te couvrir
Et t'offrir en cadeau mon plaisir…


Je suis venu te dire… que je suis prêt…
Avec toi, sur ta couche, à m'alanguir,
De toi, à ne point m'abstenir,
À boire à ta source jusqu'à la tarir,
À me gaver de toi jusqu'à défaillir,
À ton appétit sans modération m'offrir,
À tes plus folles envies m'assujettir…

 

Je suis venu te dire… que je suis prêt…
De ma pudeur, à me dévêtir
Pour toi mon âme, à la pervertir
Sans avoir à en rougir
De ta chair, son esclave, à devenir
À ne point lui désobéir
Par elle, à me laisser punir…

 

Je suis venu te dire… que je suis prêt…
Par ton désir à me laisser assaillir,
M'étourdir, me meurtrir, souffrir,
Ses assauts, sans faillir, les subir
À ton plaisir, humblement, me convertir,
Le chérir sans jamais m'aguerrir,
Œuvrer pour lui sans me retenir…

 

Je suis venu te dire… que je suis prêt…
Par mes caresses, à te ravir,
À m'enrichir de tes soupirs,
À t'entendre gémir, rugir,
Ton bonheur en perles, le quérir,
En apothéose le voir aboutir, surgir
Le regarder jaillir, le saisir, l'engloutir…

 

Je suis venu te dire… que je t'attends…
Que tout, en moi, t'attend…
Mon âme… Mon cœur… Mon corps…
Que tout, en moi, t'espère...

Je suis venu te dire… que je t'aime !



Photos et texte de Christian Bailly
Tous droits réservés 
04/06/2010

jeudi 16 avril 2020

Visite




 

Sur ton oreiller, j'ai déposé
Mes larmes en perles sacrifiées.
Ton lit abandonné, je l'ai inondé
De mes rêves fous et désespérés.
J'ai déposé, dans tes draps froissés,
Les armes de mon désir désabusé.


Sur ta couche déshéritée, j'ai revisité
Ton intimité qui n'est plus un secret
Pour ma chair, par toi imprégnée.
Ne pouvant t'oublier ni me résigner.
Mon âme, accaparée à t'aimer,
Ne sait qu'à ton sein se vouer,
Il n'a que toi pour raison d'exister…

Sur ton oreiller, j'ai déposé
Mes larmes en perles sacrifiées.
J'ai laissé vers toi s'envoler
Mille et un baisers embrasés,
De ma bouche affamée esseulée.


Sur ton lit, mon corps endeuillé
A creusé sa place sans y retrouver
Celui à qui il voulait se dévouer.
Mon désir ne peut se désavouer
Pourtant, indéfectible, il laisse perler
Quelques gouttes à toi destinées.


Là, sur ta couche, par toi abandonnée,
J'ai laissé ma peine déborder, noyer
Toutes mes languissantes pensées.

Sur ton oreiller, j'ai déposé
Le parfum de mon amour exalté.
Au tien, ainsi intimement mêlé,
Il attend ton retour pour bercer
Tes rêves et à toi me rappeler…




Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
02/06/2010




mardi 14 avril 2020

Assauts



 

Je connais une insolente forteresse
Ornée d'un très joli jardin sauvage.
Je rêve assidûment d'en faire l'abordage
À coups de baisers et de caresses.

 

Fièrement dressée, elle me nargue
Par ses outrageantes splendeurs,
De son insolente et prestigieuse candeur,
D’une noblesse effrontée, elle se targue.


Elle fait de moi un bien piètre assaillant,
Convaincu que ce n'est que par un siège
Qu'il pourra vaincre et prendre au piège
Cette beauté aux paysages attrayants.

 

Point d'attaques franches, en revanche,
Je prends alors les chemins détournés,
Je traverse ses monts, forêts et vallées,
J'arrive de bon matin sur les planches.

 

Là, quand mon désir est à son zénith.
Je monte à l'assaut, pour enfin cueillir
Cette fleur qui me fait si souvent défaillir.
De mon plaisir, il faut qu'elle s'acquitte !


La partie est longue, je dois l'assaillir,
User de ruse et de savants stratagèmes
Pour lui démontrer combien je l'aime,
Que d'être vaincue n'est point faillir.


À mes outrages peu à peu elle se fait.
Sous mes mains douces et conquérantes,
Elle se laisse amadouer par ma pénétrante,
Alors, j'ai envie de faire son plaisir parfait.

 

Je m'installe, je prends mes aises,
Dans ce palais princier tant convoité.
Dans la folie du désir, je viens y déposer
Ma rosée et de mon plaisir la couronner.


Les trompettes de la renommée
Sonnent nos épousailles sensuelles.
Vaincu, enfin, je baisse mon arme cruelle
Je m'abandonne aux assauts de mon bien-aimé.


Texte et photos: Christian Bailly
Tous droits réservés
21/05/2010

vendredi 3 avril 2020

Arc-en-ciel




D'amour singulier, nous sommes coupables
De cet amour difficilement avouable,
Qui fait de nous, encore aujourd'hui, des parias,
Des victimes d'une mondiale charia.


De ce mal-être, qui encombre nos têtes,
Nous nous accommodons de ce trouble-fête.
Pour cette pulsion, qui torture nos corps,
La nature n'a pas demandé notre accord.


D'aimer différemment, nous sommes coupables
Mais l'amour, à lui seul, n'est-il pas louable ?
Faut-il nous châtier pour ce penchant différent,
Plus que ceux qui haïssent aveuglément ?


Aimez-vous les uns les autres, disait-il.
Son serment ne serait pas aujourd'hui inutile
Pour nous rappeler le chemin de la tolérance,
Donner instamment de la voix à l'espérance.


Aussi, si avec pudeur, nous pouvions respecter
Nos différences d'homme et enfin accepter
De ne plus mettre de frontière à l'amour,
Le monde adopterait alors un autre discours.



Aimer n'est point un crime, même dans la diversité !
Seul devrait compter à nos yeux, le bonheur de donner,
De recevoir, dans la fraternité, sans limites avérées.
Comme la liberté, l'amour est fait pour être partagé !































Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
19/05/2010