samedi 30 janvier 2021

Trousse-chemise

 

Mon bel ami,


Viens trousser ma chemise,

Que dans le pré, je m'éparpille,



Que, sur moi, je te laisse mainmise,

Et faire le plaisir de tes papilles.



Viens trousser ma chemise,

De mon corps, les fruits, grappille.



De ma sensualité insoumise

J'attends que tu l'houspilles.


Mon bel ami,

 



Viens trousser ma chemise,

Ton gros appétit, je sais, te titille.




Ta convoitise se cristallise.

Ton aiguillon pour moi frétille.



Viens trousser ma chemise,

De ton loyal désir, estampille



Sans vergogne, ma chair promise.

Oui, je veux que tu me pilles !


Mon bel ami,

 



Viens trousser ma chemise,

Avant que le temps ne nous gaspille.



Toutes les folies sont permises,

Avant que les années ne nous torpillent...





Texte et photos Christian Bailly

 Tous droits réservés 

15/10/2010

 

samedi 23 janvier 2021

Mon p'tit salopard

 


Dans mon cœur, j'ai un p'tit salopard,
Qui sait mettre dans mon calbar
Le feu, même à plus de cent lieux,
Avec quelques mots insidieux.




Dans mon cœur, j'ai un p'tit salopard,
Qui sais pertinemment que je pars,
Au quart de tour, sans plus de détours,
Avec un simple mais malin discours.




Dans mon cœur, j'ai un p'tit salopard,
Qui sait descendre vivement le costard,
Pour moi s'effeuiller, et semer la tempête,
Irrémédiablement dans ma p'tite tête.





Dans mon cœur, j'ai un p'tit salopard,
Un temps soit peu, délicieusement vicelard,
Aussitôt chez moi, c'est la canicule,
Mon minuscule s'affiche en majuscule.





Dans mon cœur, j'ai un p'tit salopard,
Qui, en moi, sème son chambard.
A mes ordres, sans tarder, il s'effeuille,
Alors je retrouve son désir à mon seuil.





Dans mon cœur, j'ai un p'tit salopard,
Un peu soudard mais bon au plumard,
Qui sait comment me faire de l'effet,
Me mettre sens dessus-dessous le buffet.





Dans mon cœur, j'ai un p'tit salopard,
Qui aux lions, ne laisse pas sa part,
M'apprivoise de la tête aux pieds,
Il sait me prendre à contre-pied.




Dans mon cœur j'ai un p'tit salopard,
Devenu expert, maître dans l'art,
De faire de moi ce poète,
Prêt à en perdre sa tête.




Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

13/10/2010


 

vendredi 8 janvier 2021

Possession.

 

 

Je suis habité par un démon,

Envoûté, possédé, ensorcelé.

Comment de toi, m'exorciser ?

L'enfer embrase mon giron.

 

Mon corps n'est plus que braises,

Où coule une lave incandescente,

Elle attend par toi sa délivrance,

Que tu viennes, que tu l'apaises.

 

Tu es mon Hadès et tu règnes

En tyran sur mes Champs Elysées.

En moi, file l'indomptable Léthé,

De désirs sulfureux, il m'imprègne.

 

Mon Minos, de tes châtiments,

Tu paves ma chair déjà brulée

Par tous tes baisers exaltés.

J'attends ton dernier jugement.

 

De tes inlassables tourments,

Je me complais de l'opulence.

J'aspire à leurs cruelles offenses,

À mon plaisir, leur acharnement.

 

Je te vends mon corps, mon âme,

Oh ! Mon adorable Satan !

J'attends ton inflexible yatagan

Et de son bon plaisir, la douce lame.

 

Reçois mon cœur en sacrifice,

Fait couler mon nectar divin.

De ma chair, sers ta faim,

Remplis tes licencieux offices !

 

Ose enfin ! Sers-toi, mais délivre-moi !

Avant que par mon amour, consumé,

Je m'envole en fumée, enfin délivré

De mes turpitudes, de mes émois.

Textes et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

08/10/2010