vendredi 28 août 2020

Accro de toi

 

De toi, c'est incontestable, je suis accroc !

Il me suffit de te voir pour avoir les crocs.

De t'aimer, je suis conscient de ce raccroc.

À cet amour, promis! Je ne ferai d'accroc.

Parfois, je me dis : « Mais je l'aime de trop ! »

Mais vient à passer près de toi un escroc,

Qu'aussitôt, je l'avoue, je montre les crocs.

À tes côtés, trop heureux, je fais le fiérot.

Le soir, je quitte sans tarder le zinc du bistro

Pour te rejoindre vite, vite… Je file au trot.

À mon épanchement pour toi point de garrot.

Je t'aime ! C'est sûr ! C'est dans le tarot.

Pour toi, toujours prêt à faire mon numéro,

Je chanterai sous ton balcon Figaro ! Figaro !

En Amour, je veux devenir ton maestro,

Point de moderato tout en… Allegro !

Pour toi, sur ta couche, je serai ton torero.

Je te ferai valser à perdre la tête sur un tango

Je ferai de ton corps indécent un brasero.

Jour après jour, je resterai ton Roméo…


Jour après jour, j'écrirai pour toi mon romancero…



Christian Baillys

Tous droits réservés

08/07/2010



















dimanche 16 août 2020

Ivresse

  

 

Comme il me presse de goûter ton cru,

De le découvrir comme un vin nouveau,

De me délecter de ton jus de jouvenceau,

Gouleyant, à souhait, par le plaisir accru,



D'en déguster les merveilles intimes,

Aux saveurs de tes fruits défendus.

D'en savourer le bouquet inattendu,

De m'enivrer, de sombrer dans l'abîme.

 

Comme il me presse de jouir de ce nectar,

Que l'on dit réservé aux seuls Dieux,

De m'en délecter en fermant les yeux,

De faire honneur à cette essence rare.

 

Et si à mon goût, je le trouve divin,

Je le tirerai, c'est sur, jusqu'à la lie,

Jusqu'à ce que la source enfin tarie,

Me demande grâce, d'y mette fin.

 

Ivre d'amour, je m'écroulerai à contrecœur,

Dans un profond sommeil bien mérité,

D'où je m'éveillerai, au matin, plus assoiffé

Que jamais, de toi et de ta sublime liqueur.

Photos et texte de Christian BAILLY

Tous droits réservés

07/07/2010

 

vendredi 7 août 2020

Symphonie pastorale




Sur la couche sauvage d'une prairie en fleurs,

Je te dépose tout nu, dépouillé de ta pudeur.

Sur ta peau, quelques gouttes de rosée déposées

Appellent mes baisers, avant de s'évaporer…

Les herbes folles sur toi se penchent doucement

Sur ton corps alangui, pour semer au gré du vent,

Leurs graines de folie, les prémisses du désir.

Mon bouquet devant cette icône ne peut se retenir.

Autour de nous, tous s'affairent à nous contenter.

Qui de nous embaumer, qui de chanter et célébrer,

Dans l'allégresse et la ferveur, ta beauté sculpturale,

Qui de composer pour nous une symphonie pastorale.

 

Dans mon cœur, je berce l'espoir de ne jamais oublier

Cet instant si délectable, où tout à moi, abandonné,

Tu n'appartiens assurément à personne d'autre que moi.

Je me penche, sur ta bouche rosée, offerte à mon émoi ;

 

Mes lèvres, à leur corps défendant, ne peuvent résister

Plus longtemps devant ce fruit, sans le consommer.

D'effleurements en effleurements, elles s'entrouvrent,

Se libèrent, s'offrent, et dans la fougue le découvrent.

 

À cette fureur de vivre, bientôt s'invite la passion.

Nos corps, possédés par nos mutuelles obsessions,

S'enflamment comme des torches, attisés par la brise.

Ils se consument, l'un de l'autre, avidement, se grisent.

La nature, impertinente, s'invite à nos furieux ébats.

L'herbe se couche, complice de nos tendres combats,

D'où seul l'Amour souverain sortira en illustre vainqueur,

Dans une vague de plaisir, pour notre plus grand bonheur.















Texte et photos : Christian Bailly

Tous droits réservés

06/07/2010