samedi 27 février 2021

Vénération

 

 


Quand l'orage, de ta passion, enfin se lasse,

Quand la paix a raison de tes sens exaltés

Et déploie ses ailes sur ton corps fatigué,

Quand la nuit, de son silence, te terrasse.



 

Je t'écoute …

J'écoute le repos du vaillant guerrier.

J'écoute le souffle apaisé de tes rêves,

De nos ébats amoureux la douce trêve.

De ton sommeil, je me fais le trésorier.



 

Je te regarde…

Dans la pénombre, je monte la garde.

Fasciné, je contemple, le temps passé,

Patiemment déposé sur ta toison argentée,

Suppliant que pour nous, il s'attarde.

 


Je te sens…

Je te respire, je me grise de tes senteurs,

Qu'aucun jardin de roses, au monde, n'égale.

Envouté, sans me rassasier, je me régale

Des fragrances de tes derniers bonheurs.



 

Je te touche…

Je pose, sur ton bouton de rose palpitant,

Une chaste caresse, dans l'attente de voir

Éclore l'objet de tous mes intimes espoirs,

Sans toutefois ranimer le mâle somnolant.



 

Mais…

Le vacarme de mes pensées agite mon désir,

Je contiens mon envie de réveiller la bête.

Mais du bonheur de ma contemplation secrète,

De te regarder dormir, je ne puis me dessaisir.

 


Tu es là, dans la candeur de ton sommeil,

Ignorant toutes les rêveries qui m'assiègent.

De ta beauté, je me laisse prendre au piège.

De ma chance de t'aimer, je m'émerveille.

 


N'es-tu pas la plus belle chose qui puisse m'arriver ?

Comblé, je m'endors, emportant avec moi,

L'objet de mes indicibles émois…Toi !

Au creux de mes reins, mon ardeur reste éveillée.


Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

09/11/2010

vendredi 19 février 2021

Sacrilège

 


 Instant sacré !

Quand dénudé, allongé en croix sur notre autel,

Tu t'offres, comme l'agneau, à ma dague affûtée.

Quand tes psaumes me demandent de t'honorer,

Que ton corps aspire au contentement providentiel.

 



Quand ton intime encens trouble mes sens exaltés,

Quand tu me supplies de céder à tes prières impures,

Et que tu me quémandes de bien vouloir conclure,

Quand tu me confesses tes attentes avec sincérité.

 



Instant sacré !

Quand tu fais pénitence, que je mets fin à ton abstinence,

Quand je prépare pour ton expiation, mon purgatoire,

Quand pour tes sens, mon enfer n'est qu'une échappatoire,

Et que tu refuses du paradis les trop pâles réjouissances.



 
Quand tu m'offres ton hostie et que je m'y consacre,

Quand mes lèvres effleurent ton calice pour moi, élevé,

Et que je jouis des douceurs de ton vin sacré avec piété,

Quand je soigne pieusement les préliminaires de ton sacre.

 



Instant de grâce !

Quand je vois du plaisir annoncé, sur ton corps martyrisé

Les stigmates, et que je t'offre ma délictueuse absolution,

Contre le fruit de ta repentance, pour unique condition.

Quand tu expies enfin, dans les souffrances de la volupté.


 


Instant de grâce !

Quand ton désir assouvi, docilement décline,

Se met à genoux…




Alors reconnaissant, devant lui, je m'incline.




Texte et photos Christian Bailly 

Tous droits réservés

28/10/2010


jeudi 11 février 2021

L'amour est dans le pré

 

Je rêve de t'allonger, de sagement te déshabiller.

De mes caresses, t'effleurer, et venir déposer,

Comme un papillon, sur ton corps extasié,

Mille baisers légers, pour te faire frissonner.

 



Je rêve de te voir, sous mes mains t'épanouir,

Comme une fleur sauvage avant de la cueillir,

Te découvrir, te sentir, m'enivrer, tressaillir,

Me laisser envoûter par ton bouquet, défaillir.

 




Je rêve de réveiller ton affriolant pistil, le titiller,

De l'exalter et son insolente indécence, exhorter.

Tes fructueuses étamines, les flatter, les voir vibrer,

S'enorgueillir, pour mieux servir ta générosité.



 

Je rêve, comme une abeille de venir te butiner,

À l'élaboration de ton miel singulier, m'afférer.

Intensément, sans faillir, besogner, et récolter

Enfin ton sucre libéré, pour mieux m'en gorger.



 

Je rêve de voir s'envoler avec la brise l'exhalaison

De ton plaisir, le fruit de notre communion,

D'encenser ainsi la terre entière de notre passion,

La féconder de notre amour, de ses ardentes effusions





Texte et photos Christian Bailly 
Tous droits réservés
19/10/2010

vendredi 5 février 2021

Défi

 


 


J'étais amoureux de la veuve en noir.

Chaque jour, elle se faisait plus pressante,

Elle m'assaillait de déclarations séduisantes,

Ses attraits, ne cessaient de m'émouvoir.

 

Elle me promettait un monde merveilleux,

Sans haine, sans peine, sans une larme,

Où l'on n’a plus besoin de sortir les armes,

Dans ces bras d'être infiniment heureux.

 

Elle m'aguichait, m'ouvrait son lit de satin.

Elle me proposait des épousailles solennelles,

M'assurait que j'y trouverais le repos éternel,

De connaître, avec elle, un nouveau destin.

 

Je ne l'avais pourtant pas encore embrassée,

Ni même effleurée de délicates caresses,

Qu'elle s'offrait à moi comme une déesse,

M'exigeait de bien vouloir, au plus tôt, l'épouser.

 

Mais c'est qu'à la vie, j'étais encore marié.

Même si elle se faisait, pour moi, cruelle,

Et que l'envie me prenait parfois d'être infidèle,

Je résistais à mon obsession de la tromper.

 

Résister ! Je devais résister à cette ogresse !

Voir la vie sous de plus beaux présages,

Croire à l'amour, savoir en tirer avantage,

Et détromper cette impertinente maîtresse.

 

Mon Ami, mon Amour, mon tendre Amour !

C'est alors que tu me détournas de cette femelle,

Tu construisis autour de moi ta citadelle,

Me pris sous ton aile pour me défendre de ce vautour.

  

Aujourd'hui, je te dois ce beau discours,

Tu m'as soustrait à mes trop sombres envies,

Mis au défi d'aimer, d'adorer avec toi, la vie

De m'en régaler, pour qu'avec toi, je la savoure.


Mon Ami, mon Amour, mon tendre Amour !

Pour toi, je relève ce défi !


Photos et texte Christian Bailly

Tous droits réservés

15/10/2010