jeudi 25 juin 2020

Conjugaison


Pour n'avoir jamais à te dire "je t'ai aimé",

Je ne veux conjuguer mon Amour qu'au présent,

Au fil des jours, que je passerai à tes côtés.

M'amnistier de mon passé tout simplement.



Me libérer enfin de mon passé décomposé,

Il hante mes jours et mes insomnies.

Mon funeste passé antérieur, l'oublier

Et effacer mon passé pas si simple, aussi !


 


Avec toi, je ne veux point de l'imparfait

Mais envisager de t'aimer en harmonie

Dans un futur simple, à tout jamais !

Quant au plus-que-parfait, qu'il soit honni !


 


Pas de "je t'aime" non plus, au futur antérieur,

Ça sonne comme un regret, une déception.

Aimer au subjonctif, serait une erreur,

Il a trop d'incertitudes et d'obligations …


 


Ne parlons pas d'impératif entre nous,

Notre Amour ne sera que suggestions.

Enfin, j'oublierai les temps du conditionnel,

Mon amour irrationnel est sans condition.


 


Au présent… Je t'aime… À la folie!

Au futur… Je t'aimerai… Pour toujours !

Ainsi se conjuguent nos vies !

Ainsi se conjugue notre Amour !


Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

30/06/2010


vendredi 19 juin 2020

Le Bonheur


 

 Le Bonheur, pour moi ?

Le Bonheur,  c'est toi !




Le bonheur…

Ce serait de me réveiller ma main dans ta main,

Sentir les effluves de tes rêves, se mêler aux miens,

Voir tes yeux s'étonner de s'ouvrir dans les miens,

Voir un rayon de soleil venir se poser sur ton sein.


  


Le bonheur…

Pour moi… Ce serait de combler ton désir,

Le regarder au petit matin ressusciter et le saisir,

M'extasier de le voir s'encanailler et l'asservir,

Le servir, enfin, lui offrir les vertiges du plaisir.


 


Le bonheur…

Pour moi… Ce serait de partager avec toi l'instant

Qui passe fugace, insaisissable, mais passionnant,

Oublier les autres, m'oublier pour toi, oublier le temps,

Pour contribuer à ton contentement à tout moment.

 


Le bonheur…

Pour moi… Ce serait, de cette vie partagée, m'extasier,

La remercier pour sa clémence, pour sa générosité,

Pour la bonne fortune que j'ai à vivre à ta proximité,

Pour cette étoile qui trace enfin mon destin à tes côtés.

 

Le bonheur…

Pour moi… Ce serait de te prouver chaque jour,

Du soir au matin, l'intensité de tout mon Amour,

La dévotion assurée de mon âme à tes atours,

La véracité de mes longs discours.


 

Le Bonheur ?

Mon Bonheur ?

Ce serait… Devenir l'humble artisan de ton Bonheur.


Photos et texte : Christian Bailly

Tous droits réservés

25/06/2010


samedi 13 juin 2020

Mea-culpa !


 

Je suis ce que je suis... Aujourd'hui !

C'est-à-dire peu de chose... En vérité

Mais quand de moi sera repue, la vie,

Je ne veux, pour mon humble postérité,

 

Que le cœur de ceux que j'ai aimés

Qui m'ont honoré de leur amour,

Être oublié de ceux qui m'ont détesté

Et de toute sorte de vautours.

 

Point de mausolée, point de pierre,

Que l'on se sente le besoin de visiter,

Pour venir y faire quelques manières,

Pour y déposer des fleurs condamnées.

 

J'attends simplement pour mon trépas

La ferveur des flammes, et pas de pitié !

Qu'elle ne fasse de moi pas plus de cas,

Que la nature en fait à toute autre destinée.

 

Si de mon vivant, j'ai pu vous offenser

Ne soyez pas, le restant de vos jours,

Contre moi, indignés et encore contrariés,

Ou à chercher, en vous, quelques détours.

 

Rien ne vaut d'aussi longues querelles !

Soyez indulgents, grand bien vous fasse !

Je ne fus, ici-bas, qu'un homme rebelle !

En moi, de haine, pas la moindre trace…

 

Un homme, rien de pire…Mais rien de mieux !

À mon dernier souffle, entendez seulement

Mon mea-culpa, mon regret pour ce contentieux,

Ne pas vous avoir tous aimés suffisamment !












Photos et texte Christian Bailly

Tous droits réservés 

22/06/2010


jeudi 4 juin 2020

Tempête


 

Sur moi, tu souffles ta tempête.
J'en prends plein la tête.
Ton esprit ravage mon âme,
Des douceurs qu'elle réclame.


Mon cœur, dans la tourmente,
Avide, de ton amour s'alimente.
Au plus fort de la bourrasque,
Il s'abandonne, fantasque.

 
Ton ouragan déchaîne mon désir,
Parcourt mon corps sans faiblir,
Sème impunément le désordre,
Sans un instant, en démordre.


Par bourrasques successives,
Tu balayes de caresses abusives
Ma chair dévorée par le feu,
Foudroyée, suppliciée par tes jeux.


Assailli, de toutes parts, de baisers,
De sévices d'une voluptueuse cruauté,
Je me complais dans ce supplice,
Dont tu es le savant complice.


Une lame de fond me parcourt.
Mes tripes, de résistance, à court,
Quémandent leur délivrance,
Se convulsent d'espérance…


 À quand ce bonheur hypothéqué
Dont tu es passé le maître patenté ?
Je perds pied, je suis ton jouet.
Mon sort, de toi, ne peut se déjouer.


Dans un dernier éclair de lucidité,
J'implore ta clémence, ta charité.
J'abdique, je me rends sans condition
À mon seigneur, à mon amphitryon.


Artisan du cataclysme annoncé,
Qui couve sous ma chair exaltée,
Dans un dernier élan de générosité,
Tu me libères d'un tsunami de félicité.


De plaisir, mon cœur implose.
Mes entrailles déchaînées explosent,
Se libèrent et t'abreuvent d'un flot
De volupté, dans un long sanglot.




Photos et texte: Christian Bailly
Tous droits réservés 
22/06/2010