jeudi 26 novembre 2020

Je sors de mes ténèbres…

 


 

Mon cœur, mon âme, mon corps sont au diapason,

Après des années passées à s'étriper les uns les autres.

Dans la douleur, après quarante années de gestation,

Je renais de mes cendres, dans la vérité, je me vautre.


 


De mon âme enfouie, à plus de six pieds sous terre,

S'élèvent les alléluias de ma résurrection retardée.

Je sors de l'ombre, je relève la tête, je peux être fier !

De cette fatalité, je me fais une nouvelle destinée.


 


De cette résurrection, je n'attends pas de miracle,

Seulement le droit de vivre sans porter une croix,

De sortir mon cœur emprisonné, de son tabernacle.

De vivre mon évidence, j'en fais dignement le choix,


 


Au risque d'être couvert d'infamie, d'être désavoué.

Mon étoile rose, de la monter fièrement, enfin, j'ose.

Les couleurs de l'arc-en-ciel m'étaient prédestinées,

À suivre cet étendard, sans honte, je me prédispose.

 


Et si d'aimer différemment est fait pour déplaire,

À ceux qui me renieront, j'offre mon cœur en pâture.

Ils y trouveront de l'amour tout mon savoir-faire,

Mais pas le renoncement à ma véritable nature.



Je n'ai pas fait tout ce chemin pour baisser la tête,

Pour mettre genou à terre, de ce que je suis, m'excuser.

Après tant de renoncements et toutes ces tempêtes,

En tout bien tout honneur, j'assume enfin ma fierté.


 


Je sors de mes ténèbres où je me suis si longtemps prostré.

Au grand jour, mon âme se libère de son insoutenable faix,

Accepte sans condition son atypique mais authentique identité.

Je peux bien mourir demain, avec moi-même, j'ai fait la paix.


Texte et photos Christian Bailly

30/09/2010

Tous droits réservés

 

samedi 14 novembre 2020

Ton bonheur fait le mien

 


Sur les rives de ton impérieux désir,

J'ai trouvé une perle de rosée,

Cristalline, aux reflets satinés,

Où naissait ton fervent plaisir.

 



Pour mon ardeur à ton ouvrage,

De ces effluves, elle me récompense,

Gave pleinement ma concupiscence.

De mes papilles, elle rafle les suffrages.



 

Attisé, par sa suave succulence,

Je redouble d'empressement,

Curieux de voir l'avènement

D'une consœur, au bout de ta lance.




Sans attendre, tu me gratifies

D'une jumelle toute aussi belle,

M'incitant à ce péché véniel,

À ma gourmandise qu'elle vivifie.


 

C'est bien mal me connaître,

À tant de tentations, je me défie

De résister longtemps et fais fi

Des convenances que j'envoie paître.



 

Avide, goulûment, je m'empare

De ta source de jouissance,

Pour lui soutirer l'échéance

De ton bon plaisir, avec grand art.

 


De la profondeur de tes soupirs,

Je me gave d'encouragements,

J'œuvre sans ménagement

À la volupté que je te soutire.



 

De ton intimité toute souveraine,

Je sens monter dans ta fierté,

Le fruit de mes intrépides activités

Dispensées sur ton noble domaine.



 

À bout de souffle, de mes sévices rassasié,

Ton désir vaincu, enfin, me rend les armes.

Mon obligé, ton plaisir glorifié, me vend ton âme

Et me gratifie d'une rivière de perles nacrées.

 

À cet instant, ton bonheur fait le mien.



Textes et Photos Christian Bailly

Tous droits réservés

20/09/2010

samedi 7 novembre 2020

Fureur d'aimer

 




Avant que l'hiver ne soit mon unique saison

Avant que le gel ne durcisse à jamais mon cœur

Avant que mon âme ne soit qu'une profonde rancœur

Avant que je n'oublie à jamais ce qu'est un frisson

Je veux t'aimer…




 

Avant que mon sourire ne devienne une ride

Avant que mes yeux ne s'enferment dans leur écrin

Avant que mon désir ne soit qu'une peau de chagrin

Avant que mes mains fripées ne soient invalides

 Je veux t'aimer…




 

Avant d'être sourd à tes mots d'amour feutrés

Avant d'oublier tes caresses et tes baisers torrides

Avant de voir mes dernières ardeurs devenir frigides

Avant d'avoir à désapprendre à t'aimer

Je veux t'aimer…




 

Je veux t'aimer…

Comme aucun autre n'a su t'aimer

Je veux t'aimer…

Je veux t'aimer…

Comme si je devais…mourir d'aimer !






Texte et photo  Christian Bailly

Tous droits réservés 

13/09/2010