lundi 30 mars 2020

Je rêvais de lui…




Par une chaude nuit,

Je reposais, nu, sur le lit,
Par le sommeil englouti.
Je rêvais de lui…

 

Mon corps, au plaisir asservi,
À sa tyrannie, assujetti,
Demandait à grands cris
D'être compris…

 

Sorti de son étui,
Mon désir pris
D'une intrigante envie,
Exigeait d'être servi
De voir vidés, taris
Jusqu'à la lie
Mes précieux fruits.

 

Par ce tapage introverti,
Assourdi,
À mon désir j'obéis,
De ma torpeur, je suis sorti,
À l'ouvrage, je me suis mis.
Ce n'est point hérésie !

 

Mon plaisir assouvi…
Mon désir assagi…
Je me suis rendormi,
Pour rêver de lui…


Photo et texte: Christian Bailly
Tous droits réservés
19/05/2010

mercredi 11 mars 2020

Dis-lui de m'emporter…



 

J'ai peur de voir venir le jour…
Où tu ne seras plus qu'un souvenir troublé
Dans ma mémoire tourmentée,
Où j'oublierai ton visage familier
Sur lequel je n'aurais pas vu passer
Le nombre des années,
Où je lirai ces vers pour toi déposés
Sur le papier, pour la postérité.
Je regarderai nos photos altérées
Par mes visites prolongées,
Comme autant d'images du passé.
Elles ne pourront plus rien me cacher.
Elles berceront mes vielles années.


J'ai peur de voir venir le jour…
Où je chercherai sur mon corps décharné,
Les traces de ton passage, emportées
Par la sénescence et le sablier,
Où seul subsistera, dans mon regard attristé
De vieillard affligé,
Un éclair allumé à ta seule pensée,


J'ai peur de voir venir le jour…
Où j'attendrai, une fois pour toute, d'être balayé
Par le vent de ma destinée, pour enfin de retrouver,
Où je payerai ma faiblesse d'homme par les regrets,
En larmes desséchées par le temps écoulé,
Comme autant d'immortelles déposées
Sur l'autel de notre Amour sacrifié.


Je sais!
Je sais que c'est ainsi que j'aurais à payer
Le tribut de notre Amour insensé.
Mon Amour, Mon tendre Amour…
Dis-moi!
Dis-moi que je ne serais pas ce vieillard
Au regard noyé dans d'insondables regrets.
Plutôt mourir que de te voir m'oublier!
Plutôt mourir que de te voir, de ma mémoire, effacé!
Plutôt la mort, que de vivre dans ce remords!
Plutôt la mort, que de connaître un tel sort!


Alors…Mon Ami, Mon Amour,
Dis-lui, là, maintenant… De m'emporter
À l'apogée de mon Amour pour toi, consacré!
Dis-lui, là, maintenant… De me faucher…
Ô Mon Ami ! Ô Mon Amour… Mon tendre Amour…







Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
18/05/2010

vendredi 6 mars 2020

Le bal des âmes perdues




À l'orée des bois sombres,
À a croisée des chemins,
Sous les porches, dans l'ombre
D'une rue sans témoins. 
Ainsi, elles errent, les âmes perdues.




Elles se frôlent d'un regard,
Se touchent d'un coup d'œil,
Sans se parler, sans égard,
Dans un silence de deuil. 
Ainsi, vont, viennent, les âmes perdues.



Pour un bal sans musique,
Au son de languissants soupirs,
De gémissements impudiques,
De plaisirs qui expirent. 
Ainsi, se rencontrent, les âmes perdues.


Elles s'accostent, se touchent enfin,
Cèdent à leurs intimes exigences,
Pour assouvir leur impérative faim,
De leur ventre l'intransigeance. 
Ainsi, s'invitent, les âmes perdues.


Pour des caresses sans amour,
Pour de l'amour sans baisers,
Un éphémère plaisir sans atour,
Fugace et sans rituel sacré, 
Ainsi, se contentent, les âmes perdues.


Pour un peu de virile chaleur,
Dans le noir, dans le froid,
Elles cèdent à leur désir dictateur,
Vident leurs entrailles par surcroît. 
Ainsi,  se soulagent,  les âmes perdues.




Le cœur sans récompense,
La chair simplement apaisée,
Enveloppée d'un vide immense
Que l'amour n'a pas su combler, 
Ainsi, s'égarent, les âmes perdues.




Texte et photos: Christian Bailly
Tous droits réservés
06/05/2010