J'ai peur de voir
venir le jour…
Où tu ne seras plus
qu'un souvenir troublé
Dans ma mémoire
tourmentée,
Où j'oublierai ton
visage familier
Sur lequel je n'aurais
pas vu passer
Le nombre des années,
Où je lirai ces vers
pour toi déposés
Sur le papier, pour
la postérité.
Je regarderai nos
photos altérées
Par mes visites
prolongées,
Comme autant d'images
du passé.
Elles ne pourront
plus rien me cacher.
Elles berceront mes
vielles années.
J'ai peur de voir
venir le jour…
Où je chercherai sur
mon corps décharné,
Les traces de ton
passage, emportées
Par la sénescence et
le sablier,
Où seul subsistera,
dans mon regard attristé
De vieillard affligé,
Un éclair allumé à ta
seule pensée,
J'ai peur de voir
venir le jour…
Où j'attendrai, une
fois pour toute, d'être balayé
Par le vent de ma
destinée, pour enfin de retrouver,
Où je payerai ma
faiblesse d'homme par les regrets,
En larmes desséchées
par le temps écoulé,
Comme autant
d'immortelles déposées
Sur l'autel de notre
Amour sacrifié.
Je sais!
Je sais que c'est
ainsi que j'aurais à payer
Le tribut de notre
Amour insensé.
Mon Amour, Mon tendre
Amour…
Dis-moi!
Dis-moi que je ne
serais pas ce vieillard
Au regard noyé dans d'insondables
regrets.
Plutôt mourir que de
te voir m'oublier!
Plutôt mourir que de
te voir, de ma mémoire, effacé!
Plutôt la mort, que
de vivre dans ce remords!
Plutôt la mort, que
de connaître un tel sort!
Alors…Mon Ami, Mon
Amour,
Dis-lui, là, maintenant…
De m'emporter
À l'apogée de mon
Amour pour toi, consacré!
Dis-lui, là,
maintenant… De me faucher…
Ô Mon Ami ! Ô Mon
Amour… Mon tendre Amour…
Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
18/05/2010