jeudi 16 juillet 2020

Je t'aime…


Quand je deviens chienne
Et que tu deviens chien,
Que je ne veux que ton bien,
Satisfaire ta nature épicurienne…

 

Quand nos corps, enragés,
Luttent, se fondent et se défont,
À la recherche du plaisir profond,
Sur la voie des plaisirs sacrés…

 

Je t'aime…

Quand je fais ma louve chaleureuse,
Et que tu vampirises mes sens,
Pour en extraire sa quintessence
En copieuses senteurs sulfureuses…

 

Quand je fais ma vraie salope,
Pour te mettre à feu et à sang,
Que tu forces mes retranchements
Que tu violes mon enveloppe…


Je t'aime…

Quand, dans l'hystérie, à corps et à cris,
Je te demande de combler ma chair,
Que tu t'exécutes pour me plaire,
Que je quémande, que je te supplie…

 

Quand, au bout de ta résistance,
Je t'extirpe ta salve d'honneur,
Dans un gémissement d'exquise douleur,
De ton plaisir, j'en vois la substance…

 

Je t'aime…

Quand, sur mon corps repu,
Tu poses mille baisers,
Pour me remercier,
De t'avoir si délicieusement corrompu.

 

Je t'aime… Je t'aime… Je t'aime…

Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
05/07/2010

jeudi 9 juillet 2020

Partage

 

Sous les mêmes cieux, à cent lieux l'un de l'autre,

Les amants séparés contemplaient l'azur,

En pensant l'un à l'autre…

 

Allongés dans l'herbe haute, leurs corps nus alanguis,

Abandonnés aux caresses de l'astre céleste, s'appelaient.

Respectivement, au-dessus de chacun, leur âme planait

Inspirant les désirs esseulés et brûlants d'amants transis.

 

Une brise légère insufflait aux oreilles des amoureux

Les mots d'amour envoûtants tant de fois échangés,

Elle s'attardait sur leur chair insatisfaite et agitée

Demandeuse des bienfaits des plaisirs langoureux.

 

Sous les mêmes cieux, à cent lieux l'un de l'autre,

Les amants séparés contemplaient leurs envies,

S'extasiaient de cet auguste présent fait par la vie,

En pensant intensément l'un à l'autre…

 

Leurs mains, sagement étalées dans les fleurs sauvages,

Bientôt, succombèrent à leur demande persistante,

S'abandonnèrent aux exigences mutuelles, en attente,

À leurs envies, qui en eux, sourdement, faisaient rage.

 

La nature, inspiratrice et complice, se faisait le messager

De leurs aspirations et conspirait pour leur bon plaisir,

Dispersant au gré du vent, parfums enivrants à saisir,

Et caresses audacieuses sur leur nudité émoustillée.

 

Sous les mêmes cieux, à cent lieux l'un de l'autre,

Les amants séparés partagèrent leur félicité,

En pensant fougueusement l'un à l'autre…

 

Sauvagement, bientôt, ils unirent leurs mutuels desseins

De s'aimer ; dans un même élan, ils partagèrent leur libération …

Leurs âmes réunies planaient respectivement à l'unisson,

Au-dessus de chacun, inspirant de leurs sentiments le même destin.

 

Au-delà du chagrin d'être cruellement séparés par la vie,

De leurs amours solitaires, mais en totale communion,

Ils tiraient la force de faire prospérer, de leurs âmes, la fusion,

En attendant le bonheur proche d'être enfin à jamais réunis.

 

Sous les mêmes cieux, à cent lieux l'un de l'autre,

Ils contemplaient leur indicible Amour…

De son avènement, bientôt arriverait le jour

Ils y pensaient immensément…  L'un et l'autre…


Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

02/07/2010