samedi 30 novembre 2019

Cœur endeuillé



 

Ce matin, j'ai ouvert ma fenêtre,
La peine, en moi, c'est engouffrée.
Dans le noir, je me suis enfermé,
Pour cacher mon désir de ne plus être.

 

Dehors, les fleurs se sont fanées,
Les feuilles sont tombées, mortes.
Doucement, j'ai fermé ma porte
Pour ne plus voir le monde crever.

 

J'ai enfermé mon cœur dans la douleur,
Déjà affamé de toi, mon corps délirant
Crie sa rancœur dans le silence déchirant.
Je n'ai plus une seule larme pour pleurer.

 

La tristesse, en moi, a repris sa messe.
Je n'ai plus le cœur à l'ouvrage de la vie.
D'amour plus le besoin, plus l'envie.
Mon désir découvre la sécheresse.

 

Enveloppée de son linceul de souffrance
Mon âme se laisse emporter par la folie,
Vers les rivages sombres de l'oubli.
Mon ciel se couvre de désespérance.

 

L'hiver s'installe sur mon cœur blessé,
Pour lui, d'aimer, il n'est plus l'heure.
Lentement, il se couvre de froideur,
Et dans le lac gelé, il se laisse aller…

 

Pour moi…
L'hirondelle ne refera plus le Printemps.










Texte et Photos Christian Bailly
Tous droits réservés
21/04/2010


mardi 26 novembre 2019

Réjouissances



 

Dessous la voûte à peine feuillue,
Par la main, je t'ai emmené, nu,
Dépouillé du solde de ta décence,
Prêt pour de tendres impertinences.



Ton corps, offert à mes inavouables projets,
Exposait insolemment tous ces objets
À mes inconvenantes et dévorantes convoitises,
Attisant sans vergogne ma gourmandise.



À tous ces fruits, si savamment présentés,
Je ne pouvais plus égoïstement résister.
Ne pas céder à tes alléchantes clémences
Eût été, certes, d'une auguste indécence!



Vers d'autres desseins bien plus héroïques,
Mon impérieuse sensualité loin d'être stoïque,
Devant tous tes charmes si bien affichés,
Entraînait ton désir avec impétuosité.



Le chant des mésanges, tout excitées,
Couvrait à peine tes soupirs étouffés,
Témoins de la souffrance de ton plaisir
Que je m'évertuais sans réserve à t'offrir.



Ta sève amoureuse gagnait du terrain ;
Elle demandait sa délivrance à tes reins
Ondulant comme une insaisissable couleuvre,
Sous les effets de mes savantes manœuvres.



Ta chair aspirait à se libérer sauvagement.
De mon bonheur, je prolongeais le temps.
À bout de souffle, ce n'est que sous la caresse
D'une brise audacieuse et enchanteresse,



Que je te laissais t'échapper vers ce monde
Enchanté où la jouissance dévergonde
Les âmes vagabondes,
Où l'Amour s'exonde et féconde.


Texte et photos
Christian Bailly
Tous droits réservés
20/04/2010

dimanche 24 novembre 2019

Sur ta bouche




Sur ta bouche je prends
Tes baisers gourmands,
Ton intime ardeur,
De ton amour, la saveur.

 

Sur ta bouche, je lis
Des mots d'amour interdits,
Les envies que tu soupires,
Les cris de ton plaisir.

 

Sur ta bouche, je dépose
Tout mon amour en prose,
En vers, le feu de mon  désir,
Mon bonheur à saisir.

 

De ta bouche, je dispose
Pour servir ma cause,
Enflammer ton corps,
Te servir mon trésor.

 

Sur ta bouche, je cueille
Le fruit de mon orgueil,
Au fil des jours…
L'écume de notre Amour.




Christian Bailly 
Tous droits réservés

17/04/2010

lundi 11 novembre 2019

Communion



 

Les premiers rayons de soleil éveillent
Nos sentiments engourdis par l'hiver,
Nous extirpent de ce sombre univers,
Dégourdissent nos cœurs en sommeil.

Une sève hardie parcourt enfin nos corps,
Appesantis par les frimas persistants,
Réchauffe nos membres somnolents.
Autour de nous, la nature change son décor.

 

Audacieux, je te prends tendrement par la main,
Pris du désir de renouveler notre accord parfait,
Sous d'autres cieux bien moins contrefaits,
Là, où le monde vivant renoue avec son destin.

Un tapis tout en herbes folles s'offre à nous.
Une mousse à peine rajeunie propose son coussin.
Dès lors, tout de toi excite mon dessein.
Un coucou, au loin, est à notre rendez-vous.

 

Au monde souriant qui nous entoure, je te révèle.
Lentement, je t'effeuille de ta pudeur persistante,
Fier de lui montrer ta beauté par trop arrogante.
Plus longtemps, je ne puis résister à son appel.

Une brise impudique caresse nos désirs,
Avive nos sens en émoi, attise nos ardeurs,
Balaie, de nos cœurs, les dernières candeurs.
Aux anges, nos corps s'abandonnent aux plaisirs.

 

Indiscrète, la nature s'invite à notre communion.
Indifférents à son vacarme assourdissant
Qui tente de couvrir nos gémissements,
Nous lui dédions l'extase de notre union.


Photos et Texte Christian Bailly
Tous droits réservés
15/04/2010


mercredi 6 novembre 2019

Encore des mots, toujours des mots


 


De tes bras amoureux, à peine suis-je libéré,
Les mots viennent sans discontinuer me hanter.
Ils dansent dans ma tête au fil de la journée,
Par la seule pensée de toi, passionnément insufflés.

 

Ces mots avec lesquels je joue sans m'épuiser,
Je les couche inlassablement avec assiduité
Au coin d'une nappe papier, sur un p'tit cahier,
Je leur promets, de ma mémoire, la postérité.

 

Au gré de mes fantasmes, de mon inspiration,
De mes instants passés près de toi avec passion,
Ils m'abusent, ils tourmentent mon imagination
Pour que je cède, vaincu par leur machination.

 

Quand épuisé de les écouter, je vais me coucher,
C'est sans compter sur leur opiniâtreté.
Mon envie ardente de te retrouver, submergée
Par leur commérage, se laisse dompter.

 

Il en est ainsi de mes jours et de mes nuits,
Par eux, je suis habité de midi à minuit,
Même alangui, jamais je ne les éconduis.
Par leurs chants de sirène je suis séduit.

 

Complice de tous mes soupirs impudiques,
En leur compagnie, je frôle ton âme angélique,
J'assouvis en secret mes désirs tyranniques,
Je me laisse aller à mes litanies romantiques.

 

Des mots… Des mots qui chantent en chœur.
Des mots…Des mots d'émoi entre toi et moi.
Des mots… Des mots d'Amour pour toi.
Des mots… Des mots pour toucher ton cœur.

Encore des mots... Toujours des mots.


Photos et texte: Christian Bailly
Tous droits réservés
15/04/2010