vendredi 28 février 2020

Rien n'y fera…




    

De notre amour contrarié, rien n'y fera pour l'oublier.
Toute la pluie du ciel n'y suffirait même pas,
Pour, sur mon corps, effacer tous tes baisers,
Tes caresses déposées, les souvenirs de tes appâts.


Pas même un tsunami de malheur sur mon âme abattue,
Ne faucherait toutes mes pensées à toi consacrées.
Le ciel assombri pose sa chape sur ma déconvenue.
Le soleil s'éclipse, se dérobe à mon âme désespérée.


Comment, dans un déluge, pourrais-je noyer mon chagrin
Quand le flot de mes larmes intarissables me submerge déjà ?
La terre peut bien s'ouvrir, s'éventrer sous mes pas incertains,
Pour m'emporter maintenant vers l'enfer, je n'en souffrirai pas.


Ma chair ne rêve que de braises pour apaiser ses déboires.
Attisé par les souvenirs, mon désir en deuil se regimbe.
Ici-bas, ma vie n'est que le purgatoire de mon désespoir.
Je ne vois ma délivrance que dans le feu des limbes.

 

Photos et texte de Christian Bailly
Tous droits réservés
04/05/2010


jeudi 20 février 2020

On se retrouvera…



Tu me quittes
Pour un autre monde,
Pour danser une autre ronde,
Loin de moi,
De mes envies de toi,
De mes désirs, de mes émois,
De mes fantasmes avec toi,
De mon Amour pour toi.
Ton affection pour moi me semble perdue.

 

Heureusement, mon âme a ses images pour m'oublier.
De fort belles images à regarder, à admirer,
Celles de tes yeux, où je lisais ton envie de m'aimer,
Celles de tes lèvres auxquelles je ne pouvais résister,
Celles de ton corps désirable, où mon regard se perdait,
De tes seins boisés, où mes doigts s'emprisonnaient,
De tes tétons, qui me sommaient de les mordre,
De ton ventre conquérant, qui me donnait des ordres.


J'ai aussi les images de ton fabuleux jardin,
Où j'aimais me retrouver soir et matin,
De ton membre vaillant mais précieux,
Caché au bas de ton ventre audacieux,
Quand il s'offrait, impudique, à mes caresses,
Je le cernais alors de ma gourmande délicatesse…
J'ai aussi celles des courbes fermes de tes fesses,
Et de ce qu'elles cachaient à mes faiblesses.


Pour attendre ton retour tant espéré,
J’ai aussi, et encore, de ta bouche le goût sucré,
De ta peau, de ton intimité le goût salé,
Et celui plus suave, de ton secret…


Et tes odeurs....
Elles aussi m'accompagnent, me font patienter…
Dans le pli de ton cou ou j'aimais enfouir mon nez
Et y déposer mes baisers,
De tes aisselles au parfum poivré qui me grisait,
De ton sexe ardent qui, de volupté, me saoulait,
Ou bien encore, humide et secrète, de ton intimité
Que je rêve encore aujourd'hui de transgresser,
Avec mon objet de jouissance pour toi dressé.


Et ta voix, comment l'oublierai-je, elle aussi ?
Chacun de tes mots sur tes lèvres, je les buvais…
De tes soupirs et de tes plaintes, je m'enivrais…
Mon désir, de ses tendres paroles, elle le berçait.
Pour moi, même tes silences étaient de bons mots…
Ils apaisaient mon cœur, lui tenaient chaud.


Comme tu vois,
J'ai tant et tant de choses de toi…
En moi…
Que je ne peux me résigner
À ne pas, un jour, te retrouver.
Alors je me dis, pour me réconforter…
Tant de caresses,
Tant d'ivresse,
Tant de sauvages désirs,
Tant de doux plaisirs,
Tant d'immenses jouissances
Tant d'intimes concordances
Ne peuvent s'évaporer
De la mémoire de Mon Aimé,
De celui qui a partagé,
Avec moi tant de belles chevauchées…

 

À cette idée, mon esprit se calme sensiblement,
Mes sens s'apaisent tout pareillement,
Mais pas mon impatience bornée.

Mon âme t'appartient et mon corps, marqué
Au fer rouge par ton tison, ne peut t'oublier,
Il ne peut se résoudre à cette fatalité.


Alors, si tel était ton destin, de ne point revenir,
C’est moi qui bientôt irai te reconquérir
À la force de mon Amour !

Mon Amour, sauras-tu m'attendre ?


Photos et Texte Christian Bailly
Tous droits réservés 
03/05/2010

mercredi 12 février 2020

Au pied du chêne Jupiter…



Je t'ai cherché comme un trésor oublié,
Dans les rochers, dans tous les sentiers.
Jusqu'au pied de l'illustre Jupiter terrassé,
Où au plaisir d'aimer, je t'ai sacrifié.



J'ai caressé, l'écorce de ce grand chêne,
Témoin de nos ébats, et là, de ma déveine,
À ces pieds, j'ai demandé ma remise de peine,
J'ai vidé ma coupe déjà bien trop pleine.



J'ai parcouru tous les chemins, perdu,
Pour revivre ce que nous avions vécu.
Sur la pierre je me suis allongé, nu,
J'ai attendu, attendu, tu n'es pas venu.



J'ai foulé l'herbe à la recherche de ta rosée.
Je n'ai trouvé qu'un sol aride, desséché
Par l'amertume et mes profonds regrets.
De mes pleurs abondants, je l'ai arrosé.



J'ai cherché la Mare aux Fées assez profonde,
Pour y noyer mon repentir, ma douleur pudibonde,
Pour cacher mon chagrin, mes sanglots, au monde,
Pour immerger à jamais mon âme furibonde.


L'espace d'un instant, dans son obscur miroir,
Illuminé par un rayon de soleil prémonitoire,
J'ai vu ton sourire, comme un message d'espoir,
Notre éternel amour couronné au faîte de sa gloire.




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Chêne Jupiter de la Forêt de Fontainebleau (photo du net)
Texte et photos : Christian Bailly
Tous droits réservés 
03/05/2010

mercredi 5 février 2020

Là, où je serai…






Si je venais un jour à ne plus être…


Ne me cherche pas sous une pierre,
Au pied d'une croix en fer forgé,
Au cœur d'un sombre mausolée,
Au fond d'un sinistre cimetière.


Non, tu ne me trouveras pas là !

Tu me trouveras, Mon Ami,

Dans la rose que je n'aurai pas osé cueillir,
Dans le jardin abandonné qui vient de fleurir,


Dans le torrent qui cavale et ne pense qu'à fuir,
Dans le sous-bois si bien disposé à rafraîchir.


Dans les vagues que j'ai, de mon corps dénudé, embrassées,
Sur le sable chaud que j'ai, de mes pieds nus, foulé,



Dans les blés que j'ai caressés avant de les voir fauchés,
Dans la prairie où je me suis, avec délectation, allongé.


Tu me trouveras là, Mon Ami,

Dans l'hirondelle qui te rendra visite au petit matin,
Dans le clin d'œil sournois d'un rayon de soleil mutin,


Dans le vol désinvolte du papillon à l'éphémère destin,
Dans le baiser des colombes et leurs jeux libertins.

Dans le coucher de soleil aux couleurs de la passion,
Dans le clair de lune et sa silencieuse révolution,


Dans la constellation et sa sempiternelle agitation,
Dans tout ce monde vivant objet de mon admiration.

C'est là que je t'attendrai…
C'est là que tu me trouveras mon Ami…


Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
30/04/2010