vendredi 31 mai 2019

Et après….














Ils sont sortis de ma vie.
Le froid les a envahis,
Sans leur laisser de sursis.
Ils ont rejoint les esprits






























Qui hantent mon cœur déshérité
De leur Amour, avec eux envolé.
Par leur absence ainsi châtié,
De ne pas les avoir assez aimés,
























Je survis avec le regret
De ne point pouvoir aller
Les retrouver,
Là où ils se sont cachés.



























Pour mon plus grand malheur,
Je n'ai pas le bonheur
De croire en le créateur
Et d'en être l'admirateur.



























La chair a une fin
De notre esprit elle est l'écrin
Et sans elle, le divin
Ne peut combler notre faim.



























La nature est ainsi faite,
Quelle défait d'une traite,
Ce qu'elle fait et maltraite,
Avec une indifférence parfaite,

























De tout ce dont elle est la créatrice.
Des hommes elle est spéculatrice,
Elle se montre autant protectrice,
Que monstrueuse dévastatrice.

























Ainsi elle établit ses lois,
Sur tous les êtres, sans émoi.
Alors, pour l'homme, pourquoi
Y aurait-il une autre voie ?




























Ainsi donc pour moi,
Je te le dis, je prévois
De la nature être courtois,
Et d'accepter sans désarroi, 


























La seule pérennité que je conçois…
Rejoindre les Autres sans effroi, 
Me métamorphoser pour l'éternité en non-moi,
Et subsister dans ton cœur comme chez moi.


















Texte et photos de Christian Bailly
Tous droits réservés
09/2009

jeudi 30 mai 2019

Le forgeron













Je me souviens de mon enfance,
Où je rentrais avec prudence,
Dans cette forge immense.
Je m'y sentais sans défense.




















Dans un bruit infernal,
Le coup de gueule du maréchal
En train de chausser un cheval,
Au ventre, me faisait mal.























Pour moi, dans cet enfer
Où résonnait la voix du fer,
Je ne savais que faire,
Sinon…me taire

















Fruits du métal en fusion,
Naissaient mille et une créations,
Les secrets de cette transformation,
Faisaient mon admiration.























J'admirais de ce lieu le maître,
Comme lui j'aurais voulu être
Celui qui peut connaître
La satisfaction de faire naître,



















De ses mains trapues,
De ses bras puissants et poilus,
Pics, fers et charrues,
Sur cette enclume lourde et charnue.























Au rythme du marteau pilon,
Sur elle, en duo mais d'un seul ton,
Résonnait le vibrant flonflon
D'une sempiternelle chanson.

















Après avoir tant vibré,
Le marteau, l'enclume,
Un jour se sont figés,
Pour l'éternité…
La porte s'est refermée
Sur cette forge du passé.
Mon cœur brisé a pleuré.














à mon Grand-Père...







Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
02/09/2009

mardi 28 mai 2019

Bonheur ?



Bonheur ?

Ce matin …
Je me suis levé de bonne heure
Avec l'intention de trouver le Bonheur.
J'y ai mis tout mon cœur,
Et autant d'ardeur.


Devant mon café…
J'ai mis les informations,
Malheur à moi, déception,
Macron, sa vie, ses amours, ses ambitions
Jouaient de ma journée les troublions.



J'ai fermé ma porte…
Je me retrouvai sur le trottoir
En quête de quelques espoirs.
En quelques instants ce fût le soir,
De cette journée, je ne récoltai que désespoir.


Chez moi, attablé pour le diner…
J'ai mis les informations,
Malheur à moi, déception,
Morts, guerres, bavures, inflation,
Rien pour apaiser, sur le monde, mes réflexions.

Je me suis glissé dans mon lit…
J'ai étouffé ma rancœur,
Je suis tombé dans le Bonheur
De mes rêves pour plusieurs heures.
J'oubliai ainsi les mauvaises rumeurs.

Le bonheur, l’autre…
Je le trouverai demain….peut être !


Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservé
05/2009

Vieillesse




Ô Vieillesse !
Chaque jour, je lis dans mes yeux,
Ton sourire malicieux…
Tu laboures mon front
De sillons toujours plus profonds…
Tu neiges sur mes tempes…
Et couvres mon corps de ta gelée blanche.
L’automne de ma vie fripe ma peau,
Certes, cela pourrait être moindres maux.



Mais mon sang, aussi, n’est plus aussi agile
Il s’écoule maintenant comme un fleuve tranquille.
Tu souffles le vent du temps passé,
Tu emportes la toison de mes tendres années !
Ma voix ne chante plus tel un rossignol,
Mes illusions s’envolent.
Mes perles blanches n’ont plus d’éclat,
Mon ardeur fait des faux pas.
Chaque jour je te combats
A coup de, "tu ne m’auras pas !"
Mais tu m’emmènes, têtue,
Sur ton chemin dont je connais l’issue.



Si en échange de ce que j’ai perdu
De ma jeunesse,
Tu m’offres la sagesse,
Tu n’en es pas moins là, traîtresse,
A l’affût de mes faiblesses.
Je résisterai certes à tes assauts
Mais je sais…
Je sais que tu auras le dernier mot.




Texte et photos: Christian Bailly
Tous droits réservés
13/05/2009

dimanche 26 mai 2019

Dites-moi…



Dites-moi cher Ami, comment résister.
Dites-moi cher Amant, comment ne point succomber,
À l'envie pressante d'aller vous retrouver,
Pour lire dans vos yeux de quoi me rassurer.


Dites-moi cher Ami, comment ne point écouter
Mon cœur survolté.
Dites-moi cher Amant, comment  dompter
Mes sens surexcités.



Apprenez-moi cher Ami, la patience,
Pour calmer, de mon cœur, l'impertinence.
Apprenez-moi cher Amant, de l'abstinence
Les bienfaits et à calmer ainsi ma pétulance.


Cher Ami, avant que je ne devienne un dément,
Exorcisez-moi, faites de moi un savant,
Dans l'art de vivre sagement,
De supporter loin de mon Amant, le temps…


Mais si de ces leçons dont je suis mendiant,
Vous ne connaissez point l'enseignement,
Si vous êtes bercé de pareils penchants,
Envoûté par le même sentiment,
Dites-le-moi, alors ! Dites-le-moi !
Que j'arrive prestement avec le bon vent
Pour calmer nos enchantements.


Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés

samedi 25 mai 2019

Père










Tout au long de ma vie d'enfant
J'espérais te voir venir.
Le soir en m'endormant,
De ton baiser, j'attendais le plaisir.
Du temps où j'étais adolescent,
Je vivais seulement avec ces désirs.
Connaître enfin ce parent
Qui ne m'avait pas vu venir.
Aller avec toi dans le vent
Sauter, courir.























Connaître tout ton talent,
Et avec toi enfin grandir.
Rattraper avec toi le temps
Que je ne pouvais retenir.
À mes vingt ans,
De toi, j'étais toujours sans souvenir.
La même erreur que toi pourtant,
Je ne devais assouvir.
De mes amours, j'étais prudent,
Il fallait se retenir.















Sans toi, adulte non-consentant,
J'étais au devenir.
À être sans toi, un grand,
Je devais parvenir.
D'être père, il était temps,
Pour moi, de la saveur, la découvrir.
À mes trente ans, j'avais mes enfants,
Certes, j'y trouvais du plaisir,
Mais mon cœur n'était toujours pas content,
Le manque de toi ne pouvait périr.
Quand j'arrivai à mes quarante ans,
J'espérais un jour de ce sujet rire.
À mes cinquante ans,
C'était encore pire !
Le sujet devenait obsédant.
De qui pouvais-je tenir ?






De cet homme grand et savant ?
Ou de celui avec ce grand sourire ?
Chaque homme, devant moi, passant,
Devenait pour moi le père à quérir.












Je vivais chaque jour en souffrant
De n'avoir eu dans ma vie ce plaisir,
Par un père toujours présent,
Soutenu, me sentir.
Aujourd'hui, je me dis souvent,
Qu'un jour, je mourrai sans ton souvenir,
Même pas en espérant,
Dans l'autre monde, te découvrir.
Car en me décomposant,
Avec toi et sans toi, je vais poussière devenir,
Et de toi à moi, pour le monde des vivants,
Il ne restera… Rien !
Sauf ce poème que je viens pour toi d'écrire.










Textes et photos de Christian Bailly
Tous droits réservés
30/04/2009