dimanche 11 août 2024

À l’heure de la sieste

 

D'une bonne sieste, il est enfin l'heure,

Alangui, sur le canapé, il s'est assoupi

Malgré son cuisant désir inassouvi.

Impatiemment, il attend son heure...




Il offre à la vue, sa croupe généreuse,

Indécente, comme celle d'une chienne,

À qui voudra, au plus tôt, la faire sienne,

Ou la titillera d'une langue baveuse.




Qui aura l'audace de glisser sa main,

Pour une chatterie hardie et savante ?

Qui risquera une caresse pénétrante,

Et écartera ce cul insolent de putain ?



Qui osera cette sublimissime gâterie,

Ce baiser tellement osé, cette pépite,

Qui fait s'ouvrir les portes interdites,

À tous les désirs, à toutes les envies ?



Qui donc osera le sortir de sa torpeur,

Le torpiller avec son sexe téméraire ?

Avec virilité, qui en fera son affaire,

Osera, morbleu, lui faire cette fleur ?



Il n'y a qu'un pas du rêve à la réalité,

Sûr, il ne tardera pas à être franchi.

Bientôt, de son feu, il sera affranchi.

L'incendie, par un mâle, sera maîtrisé.


****


Dans l'ombre, de cette Odalisque au masculin,

L'amant fou d'amour et de désir, se satisfait.

Pourquoi ne pas succomber à de tels attraits,

N'est-il pas l'heure de profiter de ce festin ?





Déjà, il se penche, de ses mains, il écarte

Cette gorge de chair intime, déjà humide,

Où se cache une grotte profonde et avide

De visiteurs prêts à abattre leurs cartes.




Avec sa langue curieuse, déjà, il soigne

Cette rose qui ne demande qu'à s'épanouir.

De cette douceur, elle semble se réjouir,

De plaintifs gémissements en témoignent.



L'amant ondule déjà sous la vague du désir.

Il appelle la concrétisation du mâle en rut,

Ce fier aiguillon qui fera de lui une pute.

Déjà, il sent de la déchirure, l'unique plaisir.





Pourtant, il se réjouit de ses chairs écartelées,

De ce don ultime de soi qu'il fait à son aimé.

Il comble les vides de sa chair, de sa destinée.

Son corps devient un réceptacle de volupté.



Alors que l'aimé lâche sa lave incandescente,

Dans ses entrailles, un mascaret l'engloutit.

Son corps se vide autant que l'amour le remplit.

Avant de sombrer dans une petite mort stupéfiante…






Christian Bailly

Tous droits réservés

11/08/2024


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