Ô mon amour, comme je crains de voir venir les jours,
Où nous devrons nous plier aux exigences du temps,
Où nos corps déchus devront abdiquer pour toujours,
Rendre les armes de la jeunesse sur les marches des ans.
Au beau milieu de nos jardins en friche, devenus stériles,
Nos désirs épuisés ne seront plus que des roses fanées.
De nos vertes années, ne resteront que des rêves puérils,
Que nos esprits fragiles et déliquescents finiront par oublier.
Ô mon amour, je crains ces printemps sans renouveau,
Que nous regarderons passer sur les têtes blondes,
Sans oser espérer d'elles un regard charitable en cadeau.
Nous n'oserons plus rêver de courir le guilledou à la ronde.
Nous aurons beau arroser nos jardins enneigés de baisers,
Semer, sur nos terres labourées par le temps, des caresses,
Nous moissonnerons seulement le silence de nos félicités.
Nous devrons accuser, sans gémir, les gelées de la vieillesse.
Alors sur les champs Elyséens de notre amour renouvelé,
Nous sèmerons une multitude de pétales de tendresse,
Pour faire ensemble, de chaque jour partagé, un rêve éthéré
Pour oublier de la vieillesse, Ô ennemie, toutes les rudesses
Mon tendre ami,
C'est avec toi seul que j'imagine sereinement ces jours
Où il nous faudra accepter avec sagesse de notre finitude
Cette fatale échéance qui triomphe même de l'amour,
Et l'affronter résolument avec ce qui faut de quiétude.
Christian Bailly
Tous droits réservés
26/07/2025
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire