samedi 22 juin 2024

Rêveries

 

Sur la plage dorée par le soleil couchant,

Loin de toi, j'attends que passe le temps.

J'écris ton prénom, en lettres capitales,

Au bord des vagues ; à mes pieds, elles s'étalent.


 

Sur le sable chaud, nu, je me suis allongé,

Par mes rêveries, je me laisse transporter.

Là, ce que je voudrais tant partager avec toi,

Je le contemple, le corps et le cœur en émoi.


 


Sous la brise pourtant légère, je frisonne.

J'oublie le temps ; pour toi, je m'abandonne.

Je sens sur moi, lascive, se poser ton image

Je veux bien croire à tout prix à ce mirage.

 

À la pensée de tes caresses, de tes baisers,

Tout enflammé, comme un jeune premier,

Mon corps fait l'aumône, réclame son dû,

D'être aux ardeurs de ton désir confondu.


 


Je rêve des folies que nous ferions à deux.

J'imagine le vent marin dans tes cheveux,

Le soleil mordoré, se déposer sur ta peau.

Des vagues aimantes, sur nous, les assauts.


 


Elles enveloppent nos désirs impertinents

De leurs vigoureux et sensuels traitements,

Unissent nos corps dans leurs bouillons,

Elles donnent à nos cœurs ivres le tourbillon.


 


Je rêve aussi aux jours qui nous rapprocheront,

Où, paisiblement, ensemble, nous vieillirons.

À mon grand regret, je te montrerai le chemin,

Mais grâce à toi, j'en oublierai le temps assassin.



Christian Bailly

Tous droits réservés

03/11/2011

 

 

…/…

dimanche 9 juin 2024

Liberté


Liberté ! Ô ! Ma Liberté !

Au temps de mes vertes années,

Je t'avais ingénument égarée

Mais en toute honnêteté,

Pour un amour fourvoyé,

Pour lequel je n'étais pas né.

Je pensais bien t'oublier,

De ma différence, triompher,

Aux conventions, me conformer,

Dans le rang, faire mon entrée.





Mais c'était sans compter

Sur ma nature, ses réalités.

Pendant un temps, j'ai lutté.

J'ai désespérément bataillé.

Et puis, j'ai fini par céder

À mes démons, ma singularité.




Rongé par la culpabilité,

Mon manque de loyauté,

Persécuté par mon ambiguïté.

Je t'ai pleurée, oh ! Liberté !

Alors, j'ai largement payé

Le prix de mon lourd secret

Sans savoir à qui l'avouer,

À quel dieu me vouer.

J'ai pleuré, j'ai déprimé.

Je t'ai cherchée. Ô. Liberté !

Dans les allées, les forêts,




Dans les rues mal éclairées,

Les quartiers mal fréquentés,

L'âme déchirée,

Le corps affamé.

Des autres, je me suis isolé.

Je me suis accusé,

Je me suis condamné.




Et puis un jour, j'ai rencontré

L'élu de mes infamantes pensées.

Grâce à lui, j'ai ressuscité.

Pour lui, j'ai de nouveau vibré,

Je me suis enflammé.




Ma vie n'était plus une fatalité

Mais une réalité tant espérée,

Que je me devais de réaliser.

Alors j'ai réclamé ma liberté.

À regret, on me l'a accordée.

J'ai divorcé.

Je n'en fais pas une fierté

Mais je me suis retrouvé

Pour mieux m'assumer.

Je t'ai retrouvée. Ô. Liberté !

Contre quelques billets

Dont j'ai été délesté,

Et presque une vie reléguée

Au passé ;

C'est le prix de la liberté !

Je t'ai retrouvée, oh ! Liberté !

Mais pour mieux m'enchaîner
























À ma nouvelle destinée,

À lui, ô ! Mon bien-aimé !




Christian Bailly
Tous droits réservés
06/10/2011