dimanche 9 juin 2024

Liberté


Liberté ! Ô ! Ma Liberté !

Au temps de mes vertes années,

Je t'avais ingénument égarée

Mais en toute honnêteté,

Pour un amour fourvoyé,

Pour lequel je n'étais pas né.

Je pensais bien t'oublier,

De ma différence, triompher,

Aux conventions, me conformer,

Dans le rang, faire mon entrée.





Mais c'était sans compter

Sur ma nature, ses réalités.

Pendant un temps, j'ai lutté.

J'ai désespérément bataillé.

Et puis, j'ai fini par céder

À mes démons, ma singularité.




Rongé par la culpabilité,

Mon manque de loyauté,

Persécuté par mon ambiguïté.

Je t'ai pleurée, oh ! Liberté !

Alors, j'ai largement payé

Le prix de mon lourd secret

Sans savoir à qui l'avouer,

À quel dieu me vouer.

J'ai pleuré, j'ai déprimé.

Je t'ai cherchée. Ô. Liberté !

Dans les allées, les forêts,




Dans les rues mal éclairées,

Les quartiers mal fréquentés,

L'âme déchirée,

Le corps affamé.

Des autres, je me suis isolé.

Je me suis accusé,

Je me suis condamné.




Et puis un jour, j'ai rencontré

L'élu de mes infamantes pensées.

Grâce à lui, j'ai ressuscité.

Pour lui, j'ai de nouveau vibré,

Je me suis enflammé.




Ma vie n'était plus une fatalité

Mais une réalité tant espérée,

Que je me devais de réaliser.

Alors j'ai réclamé ma liberté.

À regret, on me l'a accordée.

J'ai divorcé.

Je n'en fais pas une fierté

Mais je me suis retrouvé

Pour mieux m'assumer.

Je t'ai retrouvée. Ô. Liberté !

Contre quelques billets

Dont j'ai été délesté,

Et presque une vie reléguée

Au passé ;

C'est le prix de la liberté !

Je t'ai retrouvée, oh ! Liberté !

Mais pour mieux m'enchaîner
























À ma nouvelle destinée,

À lui, ô ! Mon bien-aimé !




Christian Bailly
Tous droits réservés
06/10/2011

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