samedi 29 juin 2024

L’amant





Sur le lit appesanti de coussins repus,

Enlacé par les draps de soie, l'amant nu,

Gît, ensuqué, dans la moiteur de l'été.

Sur sa fesse, une patte d'ours tatouée,

Signe de son absolue allégeance,

Témoigne de sa totale appartenance,

À son vénéré et généreux souverain,

Dont il est devenu l'ineffable putain.





Entre ses cuisses viriles et velues,

Ses couilles lourdes de plaisirs attendus,

Espèrent le tourment de ses caresses,

Et de ses rudoiements, les ivresses.

Son sexe sans prétention, engourdi,

Vibre au rythme de ses rêveries.

Une perle opale, aux relents capiteux

Suinte de son prépuce mystérieux,

Derrière lequel se cache, son gland,

Impatient de se montrer turgescent.




Dans la raie de ses fesses généreuses,

La moiteur de ses attentes scabreuses,

Oint son cul altruiste et magnanime,

Toujours prêt à partager de son intime,

Les plus secrètes espérances fébriles,

Pour de vigoureuses offenses viriles.

Dans cette coupe faite pour l'offrande,

Brûlent des appétences gourmandes,

Grondent des espérances virulentes.



Tout, de cette chair somnolente,

Aspire à recevoir et à donner du plaisir,

À contenter son maître, à le servir,

Pour devenir un irréprochable amant.

Absolument tout de ce corps pantelant,

S'apprête dans le secret de ses rêves.

Ses envies ne connaissent pas de trêve.

Son corps est un comme un volcan,

De ces abysses, il sait les tourments,

Là, y stagne, une lave incandescente…



Christian Bailly

Tous droits réservés

23/06/2024

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