Loin du monde
frénétique,
Quelque part,
Au milieu de nulle
part,
Dans une alcôve, déjà
tout s’apprête,
Pour faire de l'Amour
une somptueuse fête,
À rendre le corps des
amants furieux.
Au loin, quelques
violons encore frileux
Entament une langoureuse
mélodie.
Là, sur la couche,
par la chaleur, alangui,
L'amant préféré
repose dénudé, lascif,
Abandonné, disponible, permissif,
Abandonné, disponible, permissif,
Bouillonnant d'une
ardeur retenue,
Sa chair devenue
fiévreuse d'avoir attendu.
Plongé dans les
songes d'une nuit d'été orientale,
Inondée de parfums de
jasmin et de santal,
Dans son sommeil, son
corps enivré s'agite.
Du maître, il attend
l'ardente visite.
Cependant…
Dans le secret des
lourdes tentures,
Se préparent
d'amoureuses forfaitures.
De violents
sentiments bataillent,
D'insoutenables
désirs assaillent,
Le souverain de ce
corps à sacrifier,
Déjà exposé sur
l'autel des hyménées.
Tenaillé sans
ménagement
Pour son désir
saillant,
Il se délecte en
secret de l'image de cette offrande,
Dont il sait sa chair
voluptueuse très friande.
Devant l'objet de sa
concupiscente convoitise
Il résiste, refoule
sa persistante gourmandise.
En silence, à la
dérobé, il s'avance et dépose,
Sur son sein endormi,
le sang d'une rose,
Sans réveiller ce
charnel trésor.
Il s'apprête, en
conquistador.
Éclose à l'aube même
de ce jour,
La rose exhale son
message d'amour,
À l'amant empreint de
mille désirs,
Qui ne demandent qu'à
s'épanouir
En félicité douce et
amer.
De son âme,
s'exhument les chimères
De sa sensuelle
appétence,
En effervescence.
Sa chair affamée de
caresses,
Guide ses mains dont
elle est bailleresse,
Sur les chemins du
mont de Venus,
Là, où la lame
incandescente du plaisir
Sauvagement le
tisonne, prête à jaillir.
Inconscient des
effets ravageurs
Sur son éminent
fourrageur,
Il campe, dans un
voluptueux décor,
Avec indécence, son
corps,
Dont il dévoile, dans
une totale impudeur,
Son Eden secret et
ses splendeurs.
Une perle de rosée
déjà fleurie,
Embaume ce jardin qui
déjà s'épanouit.
Armé de son glaive tyrannique,
Prisonnier de cet
univers volcanique,
Son chevalier
servant, envoûté,
Par tant de beauté et
de sensualité,
Fabule mille et un
contes érotiques,
Laisse vagabonder son
âme extatique.
À l'instant même,
Une brise malicieuse
effleure
L'amant assoupi sans
pudeur,
Pour le sortir de son
sommeil.
Tous ses sens en
éveil,
L'incitent à la
besogne
Attisent sans
vergogne,
Son Vésuve jusqu'à
l'éruption.
Sauvagement, à son
plaisir, il s'abandonne,
Dans un gémissement,
il le claironne,
Terrassé par la
petite mort,
Apaisé, sur le champ,
il se rendort,
Sans rien savoir de
ses effets
Sur son maître aux
aguets.
Le maître ravi par ce
tableau,
Sort de derrière le
rideau,
N'y tenant plus, il
laisse parler son désir
Qui s'épanche enfin
dans le plaisir
De généreusement le
parer
De ses lourdes perles
immaculées.
Texte et photos: Christian Bailly
Tous droits réservés
27/01/2010
t'es un vrai poète
RépondreSupprimermerci mon ami d'apprécier...
SupprimerTellement peu prennent le temps de me lire et de le dire
beaucoup viennent pour les "images", et encore
Heureusement c'est le plaisir d'écrire qui me tient, sinon j'arrêterais...
merci mille fois... Bises